Établissements de santé et propreté : comment fonctionne la réglementation ?

Établissements de santé et propreté : comment fonctionne la réglementation ?

05/07/2018 par Knauf

Les infections nosocomiales représentent aujourd’hui un problème de santé publique. La propreté est alors devenue un critère important à prendre en compte dans la conception d’un établissement de santé. Avec, pour double objectif, de protéger les zones à risques et de procurer un certain confort aux patients et aux équipes.

Établissements de santé et propreté : du risque à la réglementation

Il y a le bon sens, d’une part : une bonne hygiène est une des bases d’un établissement de santé. Et il y a les exigences réglementaires d’autre part, en particulier pour certaines zones comme les blocs opératoires, les salles d’accouchement, etc. Et pour y répondre de façon efficace, il est essentiel de faire les bons choix en matière de composants du bâtiment.
 

Bien différencier les zones à risques

Dans les établissements de santé, les exigences de propreté et de maîtrise de la contamination diffèrent selon les actes médicaux pratiqués et les zones spécifiques. Pour répondre efficacement aux exigences réglementaires, il est important de tenir compte des besoins spécifiques de chaque partie du bâtiment selon sa destination et sa classe de propreté particulaire.

Cette démarche a pour objectif de déterminer le niveau de performance à atteindre pour l’installation, et par conséquent celui des matériaux.

Le classement en fonction des risques est réalisé de la manière suivante :
 

  • Échelle de risque 4 : très élevé – Niveau requis : ISO 5
    Soins intensifs, services d’orthopédie et de néonatalogie, blocs opératoires, services des brûlés, des immunodéprimés, des greffes, de chimiothérapie anticancéreuse, oncologie et oncohématologie, laboratoires de microbiologie de haute sécurité, urgences.

  • Échelle de risque 3 : élevé – Niveau requis : ISO 6
    Services de pédiatrie, biberonneries, nurseries, réanimation, médecine, radiologie, hémodialyse, exploration fonctionnelle, hématologie clinique, chimiothérapie, salles de travail, blocs opératoires septiques, blocs obstétricaux, côté propre des stérilisations centrales, salles de réveil ou d’autopsie, laboratoires de microbiologie.

  • Échelle de risque 2 : moyen – Niveau requis : ISO 7
    Service de rééducation fonctionnelle, moyens et longs séjours, psychiatrie, maternité, laboratoires, circulations, salles d’attente, consultations externes, blanchisserie, pharmacies, sanitaires.

  • Échelle de risque 1 : minime
    Bureaux, administration, halls, locaux techniques, maisons de retraite, Ehpad (pour les chambres et les couloirs)


Enfin, les textes réglementaires de référence sont essentiellement la norme NF EN 14 644-1 (classification des zones à empoussièrement contrôlé en fonction du nombre de particules présentes dans l'air comme les blocs opératoires) et la norme NF S 90-351 spécifiée « Établissement de santé - Salles propres et environnements maîtrisés apparentés - Exigences relatives pour la maîtrise de la contamination aéroportée ».

 

Des exigences de la norme

La norme NF S 90-351 d’Avril 2013 s’adresse surtout aux utilisateurs, concepteurs et fournisseurs des installations de salles propres et environnements maîtrisés apparentés des établissements de santé. En conception, elle demande notamment de tenir compte des niveaux de performances techniques à atteindre en fonction des niveaux de risques.

Ceci pour bien s’assurer de l’adéquation de la chaîne de filtration et des caractéristiques de l’écoulement de l’air tout en privilégiant une conception et une mise en œuvre simples. Et, en ce qui concerne la sélection des matériaux, il faut éviter d’utiliser des matériaux susceptibles de se désagréger ou de relarguer des particules.

C’est parce que les particules inertes sont les vecteurs matériels des micro-organismes vivants contaminants que leur élimination des zones spécifiques est systématiquement recherchée. Il est donc essentiel de prendre en compte ces données, bien qu’il n’y ait pas de corrélation établie entre la présence de particules inertes et celle de micro-organismes vivants.

Ces choix et ces obligations participent donc à la chaîne globale de prévention et de maîtrise des infections nosocomiales dans les établissements de santé que chaque architecte doit intégrer.