Quelles exigences spécifiques pour la conception des établissements de santé ?

Le respect des réglementations sanitaires et acoustiques en vigueur

Les établissements de santé sont des lieux sensibles de par leur activité et la fragilité des publics accueillis. Ils sont concernés par des réglementations spécifiques, en plus de celles relatives aux établissements recevant du public (ERP), notamment :

• la norme NFS 90-351 révisée d’avril 2013 concerne la qualité de l’air, en réponse surtout aux infections nosocomiales. Elle précise les exigences hygiéniques pour la conception, la construction, l’exploitation, la maintenance et les procédés d’utilisation des installations de traitement et de maîtrise de l’air dans les établissements de santé, et plus particulièrement dans les zones à risque : blocs opératoires, soins intensifs... Elle définit des valeurs cibles à atteindre ;


• l’arrêté du 25 avril 2003 s’intéresse à la limitation du bruit dans les établissements de santé. Il fixe les seuils et les exigences techniques applicables en fonction des types de locaux. Il prévoit notamment que des dispositions soient prises pour que les bruits extérieurs liés à la vie normale de l’établissement (passage des véhicules d’urgence, atterrissage ou décollage d’hélicoptères…) ne provoquent pas une gêne importante pour les malades. L’arrêté considère également la nécessaire confidentialité des conversations entre une salle d’attente et une salle de consultation.

La prise en compte du confort des professionnels de santé et des patients

Les qualités acoustiques requises varient en fonction de la vocation des espaces. De performances différentes, elles peuvent poursuivre deux objectifs : favoriser la récupération des patients et participer à améliorer les échanges avec une parole plus claire. Le hall d’accueil impacte l’image de l’établissement. Acoustique et esthétisme doivent y être soignés, la parole parfaitement audible et la confidentialité préservée.

Dans les couloirs, une des principales problématiques est de réduire la distance de propagation du bruit. Dans les salles de soins et les chambres, le repos et le sommeil sont essentiels. Il est important de veiller à minimiser l’impact et l’effet du son.

Dans les zones spécifiques - blocs opératoires, unités de soins intensifs… -, la qualité de la communication entre le personnel est cruciale pour aider à prendre rapidement les bonnes décisions. L’acoustique doit aussi prendre en compte les nuisances sonores des équipements présents. Cette même problématique est encore plus prégnante aux urgences où des situations de stress amplifient le niveau sonore déjà élevé.

Les architectes peuvent participer à améliorer l’acoustique des bâtiments de santé dès leur conception. Par exemple, en prévoyant de regrouper les locaux où sont effectuées des tâches génératrices de bruit et en les séparant des locaux d’hébergement et de soins, ils améliorent le confort des occupants tout en impactant favorablement le budget du projet, grâce à un recours moindre à des matériaux spécifiques.

Réfléchir la conception des établissements de santé en fonction de la vocation différenciée des espaces impacte surtout directement le niveau de santé de la population, usagers comme professionnels de santé.


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